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17 décembre 2014

Le top 5 2014 de Tonton Geoffroy

 

 

 

top-5-God

 

5. Fear of Men - "Descent" (Loom, 2014)

 

Premier album de ce groupe de Brighton (la ville balnéaire est représentée malgré le fait que Blood Red Shoes ait été évincé de ce top à la dernière minute — ouf!), qui rappelle vaguement le mouvement "C86" et les bonnes vieilles productions 4AD. Sous des dehors de pop guillerette et sautillante, le texte de "Descent" évoque la résurgence de l'altérité face à une dissolution de l'égo dans la relation amoureuse, et surtout les retombées cataclysmiques de la rupture inévitable, sentiment qui est brillamment résumée dans le leitmotiv scandée par Jess Weiss sur une bonne partie de la seconde moitié du morceau : "There is a sickness and health / that keeps me from your door". Ce titre est le pinnacle d'un album d'excellent goût d'un bout à l'autre, avec comme motif rémanent la délicatesse et la légèreté d'un enrobage musical façon sucre d'orge qui sert d'écrin à des textes d'une noirceur sans fond, ce qui n'est pas sans faire écho à un album de l'an dernier, l'excellent If You Leave de Daughter.

4. Slow Club - "Complete Surrender" (Complete Surrender, 2014)

 

C'est maintenant un lieu commun, le troisième album est toujours l'album de la maturité (c'est ce que dit la presse, et la presse a raison, non ?). La formule s'applique à la perfection pour le duo Slow Club, qui, après des débuts innocemment folks et une incartade du côté de l'électro-pop molle qui bouffe à tous les râteliers de la consensualité et des feuilles d'impôts, semble s'être trouvé sur leur troisième opus sorti cet été. Malgré l'évidence d'inclure un titre issu de ce disque quelque part dans mon palmarès 2014, il a été bien délicat de choisir l'heureux élu, tant l'album regorge de pépites, entre le slow-burner "Wanderer Wandering", le très motown "Suffering You, Suffering Me" avec sa production façon Spector, ou encore le tube disco absolu que constitue l'éponyme "Complete Surrender". C'est finalement ce dernier qui a gagné la partie. Et puis, Rebecca Taylor apparaît dans le clip en batteuse topless, et c'est un truc dont je rêve depuis que je suis tout petit (mes amis se souviendront l'anecdote cocasse à laquelle je fais référence).

3. God Help the Girl - "Musicians, Please Take Heed" (God Help the Girl Original Soundrack, 2014)

 Je suis arrivé après la bataille en 2009 (mon premier top PopNotes date 2010 — ce qui nous rajeunit pas), mais la sortie du film God Help The Girl, et donc la nouvelle mouture des titres de l'album de même nom initialement paru en 2009, me permet enfin de réparer cette injustice et d'inclure un extrait du splendide side project de Stuart Murdoch (vous savez, le type de Belle & Sebastian ?), qui s'est constitué un girl-band de compét' pour l'occasion, dans mon top de cette année. Autant le film en lui-même tombe un peu à plat faute de tension dramatique (ce qui paradoxalement en fait certainement la parfaite chronique du quotidien de son auteur), autant les titres phares marchent toujours aussi bien, voire se sont bonifiés avec le temps et jouissent d'une subtilité d'arrangements qui vient surpasser la première version sans l'image (dont on se moque un peu au final). Tout ça pour dire, que, Stuart, bravo pour la soprane en seconde voix sur "Musicians, Please Take Heed", c'est juste magique (et puis, c'est Emily Browning qui chante, ce qui me fait perdre toute trace d'objectivité — Cf. la controverse Suckerpunch).

2. Jane Weaver - "Argent" (The Silver Globe, 2014)

 

Quatre ans après la folk aquatique de The Fallen by Watchbird, Jane Weaver revient avec l'album The Silver Globe inspiré librement de l'épopée science-fiction inachevée de Zulawski (Zardoz!). Cette fois-ci, l'anglaise reluque du côté de Köln et de Munchen avec cet extrait qui n'a de français que le titre : "Argent". Entre la ligne de basse à la Can, et la batterie totalement Motorik et les nappes de voix fondues aux nappes électroniques du Moog, on nage en pleine Kosmische Musik (j'ai pensé à préciser qu'il y avait aussi un solo de sax ?). Mention très honorable également pour "Don't Eat my Soul" sur le même disque qui vaut détour et voyage.

Note préliminaire

: Il y a deux types de TOP 5, ceux où l'on triche et ceux où l'on ne triche pas. Cette année, j'ai décidé de tricher, parce que je ne pouvais pas ôter un titre de cette liste et que ce top continue de ressembler à mon année musicale (et dieu sait que j'ai élagué pour en arriver là). Du coup, on se retrouve avec une première place ex-aequo.

1. Weyes Blood - "Hang On" (The Innocents, 2014)

 

Tiré du deuxième disque de Natalie Mering qui oeuvre en solo sous le nom de Weyes Blood, et qui prête aussi sa voix en tant que musicienne de session pour pas mal de petits groupes (et pour cause, elle tape allègrement sur deux registres vocaux), tout sur le titre "Hang On" fleure l'intelligence et la sophistication. On sent clairement les influences de la musique concrète des années 1950 (façon Pierre Henry, la Maison de la Radio tout ça) d'un côté, de Buffy Sainte-Marie période Illuminations de l'autre et de la musique liturgique du début de la période dite classique aussi, pour être bien sûr (et je suis sûr que j’en oublie). Autant dire que c'est riche, et qu'il faut écouter cet album. Ça fait des mois qu'il tourne en rotation lourde sur ma platine et que je n'arrive pas à en faire le tour.

1. Emma Ruth Rundle - "Arms I know so well" (Some Heavy Oceans, 2014)

 

J'ai parfois le sentiment (un tout petit peu mégalomaniaque, soyons francs) que certaines galettes ont été enregistrées tout exprès pour mon plaisir personnel. Celle-ci en fait partie. Il y a peu près tout ce j'aime, voix féminines, guitare de qualité, arrangements de percussions de circonstance. On sent que la demoiselle s'est frottée aux distortions et autres pédales pour en arriver à cette folk acoustique savamment épurée. Le titre du disque (Some Heavy Oceans) en reflète d'ailleurs parfaitement l'atmosphère, tant les glissandos métalliques noyés par la reverb évoquent le ressac d'une mer menaçante, prête à se déchaîner à tout moment.

 

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